Une nouvelle revue générale de la littérature récente sur les dépenses directes consacrées au traitement et aux soins des maladies non transmissibles (MNT) réalisée en 2023, confirme que les groupes pauvres et marginalisés sont les plus durement touchés par les MNT, la charge financière étant plus lourde pour les personnes vivant avec des MNT dans les pays à revenu faible et intermédiaire (PRFI) que dans les pays à revenu élevé.
L’étude montre clairement que l’inaction persistante entretiendra un cycle intergénérationnel de maladie et de pauvreté, creusant les inégalités au sein des nations et entre elles. Si les dirigeants veulent briser ce cycle, les pays et les régions doivent s’atteler à la collecte de données fiables et ventilées sur les dépenses de santé des populations, en particulier dans les pays à faible revenu.
La majorité des revues systématiques pertinentes évaluées par des pairs et identifiées dans l’étude, portait uniquement sur les pays à revenu élevé, ou sur un mélange de pays à revenu élevé et de pays à revenu faible et intermédiaire. Seules 5 % des études recensées (4 sur 75) portaient uniquement sur les pays à revenu faible et intermédiaire et aucune revue systématique pertinente n’a été identifiée s’agissant des dépenses directes des personnes vivant avec des MNT dans les pays à faible revenu.
Néanmoins, l'étude a montré que, dans tous les pays, les personnes les plus susceptibles de payer de leur poche les soins de santé sont les pauvres, les groupes marginalisés, les personnes vivant dans les zones rurales, les personnes très jeunes et les personnes âgées.
Les données qualitatives complémentaires, fournies directement par des personnes vivant avec des MNT, montrent clairement que vivre avec une MNT – dans tous les pays, mais tout particulièrement dans les pays à revenu faible et intermédiaire – peut placer les individus et les ménages dans une situation de vulnérabilité économique extrême, et le traitement est souvent inaccessible en raison de son coût.
Le traitement des MNT telles que le cancer et les maladies rénales a souvent un coût catastrophique, obligeant les familles à faire des sacrifices comme déscolariser les enfants ou acheter moins à manger pour économiser de l’argent. Par ailleurs, de nombreuses personnes ne peuvent tout simplement pas accéder au traitement et meurent de leur maladie.
Afin de mieux comprendre l’ampleur et les effets des dépenses à la charge des patients vivant avec des MNT dans les pays à faible revenu et les pays à revenu intermédiaire, il est urgent de disposer de données fiables ventilées par région, âge, maladie, statut socio-économique, sexe et genre, et autres dimensions critiques de l’inégalité. Ces données pourront ensuite servir à élaborer des solutions pour alléger la charge financière des dépenses directe de santé, ce qui constituera une étape essentielle pour parvenir à la couverture sanitaire universelle (CSU).
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Le rapport a été rédigé par le George Institute for Global Health et l’Alliance sur les MNT, avec le soutien du The Leona M. and Harry B. Helmsley Charitable Trust.