Chaque année en septembre, des personnes issues des quatre coins du monde se rassemblent pour sensibiliser à la stigmatisation qui persiste autour de la démence, et la combattre, sous la direction d’Alzheimer’s Disease International (ADI) et les plus de 120 associations sur l’Alzheimer et la démence qu’elle fédère dans le monde entier. Depuis sa création, le Mois mondial de la maladie d'Alzheimer s'est considérablement développé, et septembre 2023 marque la 12e édition de cette campagne mondiale essentielle de sensibilisation.

La démence est une maladie non transmissible (MNT) qui touche plus de 55 millions de personnes dans le monde et constitue la septième cause de décès (la cinquième si l'on ne considère que les MNT). Les récentes prévisions concernant la prévalence indiquent qu’en 2050 139 millions de personnes vivront avec la démence. En 2017, l'OMS et l'ensemble de ses 194 États membres ont officiellement reconnu la démence comme une priorité de santé mondiale en adoptant le Plan mondial d’action de santé publique contre la démence. Grâce à ce plan, la communauté internationale a concrétisé son engagement à lutter contre la stigmatisation et la discrimination autour de la démence. Elle reconnaît aussi activement la nécessité de stratégies de réduction des risques de MNT pour faire face à l'impact croissant de la démence sur la société. Le thème de la campagne du Mois mondial de la maladie d'Alzheimer porte donc sur le sujet important de la réduction des risques.

Le besoin urgent de prévenir la démence

De plus en plus d'éléments suggèrent que la réduction des risques constitue un moyen solide et concret de lutter contre la prévalence croissante de la démence et, par conséquent, contre son impact sur toutes les personnes qu'elle touche. En 2020, la Commission du Lancet a publié des données suggérant que jusqu'à 40 % des cas de démence pourraient être retardés ou réduits en se concentrant sur seulement 12 facteurs de risque modifiables. En outre, en 2022, l'Institute of Health Metrics and Evaluation s’est penché sur la prévalence de la démence et, ce faisant, a évalué la part de ces facteurs de risque dans les estimations futures. Malgré des résultats suggérant que l'amélioration de l'accès à l'éducation pourrait entraîner une réduction de 6 millions de cas de démence dans le monde d'ici 2050, il est inquiétant de constater que cette réduction est contrebalancée par une projection de 7 millions de cas de démence supplémentaires liés aux taux prévus d'obésité, d'hyperglycémie et de tabagisme. Selon les données disponibles, il semble clair et logique de donner la priorité aux efforts de réduction des risques à l'échelle mondiale.

Si les facteurs de risque de la démence sont bien connus, il est également important que la population reçoive des informations sérieuses et compréhensibles afin de pouvoir mettre en œuvre des changements de vie concrets. C'est pour cette raison que le 21 septembre, Alzheimer's Disease International publiera le Rapport mondial sur la maladie d'Alzheimer 2023, consacré à ce sujet. Le rapport abordera les facteurs de risque communs de la maladie et fournira des informations utiles aux personnes désirant réduire leur propre risque. Il convient de souligner que le rapport couvrira également les domaines dans lesquels une réponse gouvernementale ou politique plus vaste est nécessaire. Ainsi, il n'est ni réaliste ni sensé de conseiller aux personnes vivant dans des zones où la pollution de l’air est élevée de déménager dans des zones plus « propres », et les gouvernements doivent intervenir pour garantir l'amélioration de la qualité de l'air.

Jamais trop tard, jamais trop tôt

La démence est une maladie qui a un impact dévastateur sur les personnes qui en sont atteintes ainsi que sur leurs amis et leurs proches. Il n'est jamais trop tard et jamais trop tôt pour commencer. #NeverTooLate and #NeverTooEarly En ce mois mondial de la démence, nous espérons que chacun, partout dans le monde, se sentira habilité et encouragé à apporter des changements positifs dans sa vie afin de prévenir ou de retarder l'apparition de la maladie.

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Lewis Arthurton portrait

Lewis Arthurton

Lewis Arthurton est directeur du service Communication et Politiques chez ADI, où il gère la mobilisation politique de l’organisation, notamment auprès de l’Organisation mondiale de la Santé. En outre, il dirige la campagne de sensibilisation du Mois mondial de la maladie d’Alzheimer et est chargé des activités de communication de cette fédération. Avant de rejoindre ADI, Lewis travaillait en tant qu’analyste au sein d’une société de conseil mondiale spécialisée dans l’accès au marché, le remboursement et la tarification des nouveaux produits pharmaceutiques. Par ailleurs, il a participé à des campagnes soulignant le lien entre les théories du complot des antivax et l’antisémitisme au cours de la pandémie de COVID-19. Titulaire d’un doctorat en biologie cellulaire et moléculaire dans la santé et la maladie de l’Université d’Oxford, Lewis a une expérience des soins de première ligne, ayant travaillé comme aide-soignant pour le NHS et comme technicien de laboratoire Ebola au Sierra Leone.