INVEST TO PROTECT

Pourquoi réduire l’écart des soins ?

Ce n'est pas sorcier. L'accès aux soins de santé ne devrait pas avoir un coût exorbitant. Personne, dans aucun pays, ne devrait perdre un enfant, un parent ou un conjoint à cause d'une maladie évitable ou traitable. Personne ne devrait voir sa famille souffrir de la faim parce qu'elle a dû choisir entre l'achat de médicaments vitaux ou de nourriture.

C'est pourtant la réalité pour 210 millions de ménages qui, chaque année, doivent faire face à des dépenses de santé catastrophiques de leur poche.

Cette Semaine mondiale d'action 2023, on fera passer le message que c'est maintenant l'heure des soins.

La couverture sanitaire universelle est la clé des soins

Les dirigeants du monde entier se sont engagés à faire en sorte que chacun ait accès aux soins de santé, quelle que soit sa capacité à payer, d'ici à 2030 - c'est ce que l'on appelle la couverture sanitaire universelle (CSU).

Pourtant, à l'échelle mondiale, pratiquement aucun progrès n'a été réalisé pour tenir cette promesse. Depuis bien trop longtemps, beaucoup trop de personnes sont privées de la CSU et de soins de santé adéquats. Dans de nombreux pays et communautés, en particulier les plus marginalisés, les soins de santé sont souvent payés de la poche des patients, et ceux qui ne peuvent pas payer leurs factures peuvent finir en payant de leur vie. Les personnes atteintes de maladies non transmissibles sont particulièrement touchées par ces dépenses.

Bien que le fardeau des MNT soit universel, les pays à revenu faible et intermédiaire (PRFI) sont les plus durement touchés. Plus de 85 % des décès prématurés entre 30 et 70 ans dus aux MNT surviennent dans les pays les plus pauvres. Les MNT sont donc bien plus qu'un problème de santé: elles constituent un problème majeur de droits de l'homme et d'équité, car elles pèsent injustement sur les populations les plus pauvres et les plus vulnérables à cause de la maladie, l'invalidité et la mort.

 

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woman being helped in hospital

Les MNT sont étroitement liées à la pauvreté

Les maladies non transmissibles sont à la fois une cause et une conséquence de la pauvreté. Les énormes dépenses liées au paiement direct des traitements des MNT font basculer chaque année des millions de personnes dans l'extrême pauvreté partout dans le monde. Le COVID‑19 et ses ripostes ont aggravé ces inégalités et créé de nouvelles vulnérabilités.

Nous avons déjà vu ce modèle d'inégalité: les débuts de l'épidémie de VIH/SIDA ont été marqués par la discrimination et le manque d'accès au traitement. Ces problèmes ont été surmontés dans de nombreuses régions du monde en travaillant avec les communautés concernées. Le sous-investissement dans les soins de santé continue de prolonger le fardeau des maladies non transmissibles dans le monde.

Le financement des MNT a stagné au cours des 30 dernières années, bloquant les politiques et les pratiques malgré les engagements des gouvernements.

Alors que les dépenses de santé mondiales ont plus que doublé au cours des deux dernières décennies, les pays à revenu élevé représentent environ 80 % de cette augmentation. Parallèlement, dans les pays à revenu élevé, 70 % des dépenses de santé sont financées par les gouvernements, tandis que dans les pays à faible revenu, 44 % des dépenses de santé sortent de la poche des patients.

 

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Texas Children's Hospital, Uganda

Une approche fondée sur les droits de l'homme exige que l'on prenne soin de chaque personne, de chaque famille, de chaque communauté

Il est temps de reconnaître cette inégalité pour ce qu'elle est: une violation des droits de l'homme à l'échelle mondiale.

La Semaine mondiale d'action 2023 appellera à des solutions justes et efficaces pour soutenir chaque personne, chaque famille et chaque communauté touchée par les MNT et le coût des soins et des traitement.

Après la première Réunion de haut niveau des Nations Unies sur la CSU en 2019, les chefs d’État et de gouvernement se réuniront pour la deuxième fois en septembre 2023 à New York pour discuter de la CSU. Cet évènement sera l’occasion de dresser le bilan des progrès réalisés à ce jour et de faire progresser la politique en matière de CSU et sa mise en œuvre à l’horizon 2030.

Nous appelons les gouvernements à accélérer l'action sur les politiques de prévention et de soins des MNT à l'échelle mondiale à travers la CSU dans ses trois dimensions de couverture financière, de services et de la population.

Les trois dimensions de la couverture sanitaire universelle

Couverture financière

Couverture de services

Couverture de la population

Nous demandons : Nous demandons : Nous demandons :
La mise en place des mécanismes de protection contre les risques financiers pour garantir que le coût des soins de santé n'expose pas les personnes à des difficultés financières. La disponibilité de services de santé essentiels de haute qualité dans tout le continuum de soins, en fonction des besoins. L'équité dans l'accès aux services de santé, afin que l'ensemble de la population soit couverte, et pas seulement ceux qui ont les moyens de payer pour ces services.

La CSU est un outil puissant pour réduire les inégalités en matière de santé et progresser vers la réalisation des objectifs de développement durable (ODD). Atteindre la CSU exige l'intégration des services de prévention et de soins des MNT dans la conception et la mise en œuvre des regimes d'assurance-maladie de la CSU.

Protect people throughout their lifetime and across the continuum of care

Avec la prochaine réunion de haut niveau des Nations unies sur la santé publique universelle, les chefs d'État et de gouvernement ont une opportunité, en 2023 et au-delà, d'alléger le fardeau des coûts de santé qui pèse sur les personnes atteintes de maladies non transmissibles (MNT) :

  • en augmentant les investissements au niveau national
  • en consacrant des fonds publics à la santé, en particulier au niveau des soins de santé primaires
  • en assurant le financement des services de prévention et de soins des MNT dans le cadre des stratégies nationales de développement et de financement, y compris celles qui guident l'aide publique au développement
  • en faisant en sorte que la santé publique universelle soit centrée sur les personnes et en répondant aux besoins des personnes atteintes de MNT, y compris celles qui souffrent ou ont souffert d'une ou de plusieurs MNT, ainsi que de leurs soignants, lors de la conception, de la planification, de la mise en œuvre et de l'évaluation des programmes et des services de la CSU.

En s'engageant au plus haut niveau politique, les chefs d'État et de gouvernement peuvent accélérer le progrès en matière de santé et de développement socio-économique, garantissant ainsi un avenir meilleur et plus sain pour tous.

 

Nous appelons les chefs d'État à

1

INVESTIR

dans la prévention et la maîtrise des MNT grâce à des ressources adéquates, prévisibles et durables allouées à la CSU

2

ACCÉLÉRER

la mise en œuvre de la CSU en incluant des services de prévention et de prise en charge des MNT de qualité dans les régimes d’assurance maladie de la CSU des pays

3

ALIGNER

les priorités de développement et de santé mondiale afin de réaliser la CSU

4

MOBILISER

les personnes vivant avec des MNT afin que la CSU reste centrée sur les personnes

En savoir plus

Lisez nos priorités de plaidoyer sur la CSU pour en savoir plus sur les soins des MNT.